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Les positions défendues par les auteurs des dossiers ne sont pas
forcément celles des auteurs du site. Nous souhaitons, tout à la fois, populariser le travail de Daniel Bensaïd et nous faire l’écho d’autres contributeurs, critiques ou non.
Et ce dans un souci de diversité.
Ouverte avec les dossiers « Communisme » de Catherine Samary et « Dépossession » de Bernard Chamayou, elle s’ouvre aujourd’hui avec Marc Perelman aux travaux inachevés de Daniel Bensaïd sur « Fétichisme et spectacle », « Servitudes et domination », Guy Debord.
Vos contributions sont les bienvenues :
– sur les principaux thèmes abordés par Daniel Bensaïd ;
– à partir d’une actualité ;
– d’un auteur…
Faites-nous part de vos suggestions.
« Personnellement, je vois un certain parallèle entre l’agressivité de Sarkozy disant qu’il faut liquider 68, que c’est le symbole de tous les maux, de la décadence, du renoncement à l’effort, le péché originel qui explique que le pays soit en situation de difficulté, et – ça peut paraître bizarre comme rapprochement – le récent quarantième anniversaire de la mort de Che Guevara. En octobre 2007, il y a eu, pas seulement en France mais dans la presse internationale et, plus particulièrement dans la presse ibérique, une représentation de la figure du Che très différente. On a vu monter en puissance le discours présentant le Che comme la figure originelle de tous les terrorismes, cruel, sanguinaire, suicidaire, morbide, etc.
Moi, j’y vois deux discours d’exorcisme en réalité et, comme dans tout exorcisme, il y a une part de crainte : il faut tuer un spectre de peur qu’il ne revienne. En Amérique latine, la figure du Che n’est pas aussi lointaine parce que, dans tous les mouvements récents, au Venezuela, en Bolivie, en Équateur, il y a une actualité, peut-être pas de la révolution, mais en tout cas de la lutte sociale, qui fait que la page n’est pas du tout tournée. Pour 68, ça peut paraître plus lointain, mais dans son petit bouquin De quoi Sarkozy est-il le nom ? – un succès inattendu en librairie – en tirant un peu la réalité, Alain Badiou fait de Sarkozy l’expression d’un vieux fond pétainiste de la société française : il fait un rapprochement intéressant en analysant comment le régime de Vichy a voulu faire expier le péché du Front populaire. Selon Badiou, pour Vichy, l’étrange défaite de 1939-1940, c’est l’issue du Front populaire, comme pour Sarkozy, le déclassement de la France dans la hiérarchie des puissances impérialistes, c’est 68. Mais c’est plutôt le signe d’une crainte, en réalité, de quelque chose qui justement n’est pas mort. Sinon, il n’y aurait pas besoin de le tuer une deuxième fois ! »
Daniel Brensaïd, in Tout est encore possible, entretien avec Fred Hilgemann, éditions La Fabrique, septembre 2010
Le 23 mai 1990, Daniel Bensaïd, qui n’a découvert sa séropositivité que depuis deux mois, écrit dans un carnet : J’aimerais mener à bien mon projet sur Jeanne d’Arc. C’est l’occasion d’un livre de vie, engagé dans les tumultes du présent, et plein d’une bonne humeur qui est la politesse des mélancoliques. […] J’essaierai de soigner Jeanne.
Et il y travaillera. Remarquablement !
D’une écriture amoureuse et flamboyante.
Avec cet ouvrage, il se dégagera totalement de l’écriture fonctionnaire, celle des textes et des résolutions politiques, celle de l’écriture hâtive du reste (allusion à ses nombreux articles de presse), pour se laisser porter par son talent littéraire, poétique [1].
De chineur d’ouvrages divers et variés relatifs à Jeanne d’Arc, Daniel Bensaïd devenait le magnifique auteur d’une Jeanne arrachée à tous les embaumeurs et fossoyeurs, à tous les récupérateurs de foi et de mémoire : une Jeanne d’intelligence du monde, étrange et subtile figure de résistance universelle.
Force est en effet de constater, vingt-six ans après sa première parution, que cette Jeanne de guerre lasse impressionne à plus d’un titre.
Elle impressionne par son extrême lucidité face aux bouleversements du monde (chute du mur de Berlin, effondrement de l’Union soviétique et de ses satellites…), face au néolibéralisme qui n’a alors pas encore donné sa pleine et néfaste mesure.
Elle impressionne par son regard aigu sur cette guerre qui revient plein champ, globale, envahissante.
Elle impressionne par la dénonciation de la flamme rallumée d’une guerre de dieux antiques sortis de leurs tombes sous forme de puissances impersonnelles et diaboliques.
Figure de résistance dans une période de transition entre la fin du Moyen Âge et le début du monde moderne, Jeanne s’immisce avec force dans cet autre « entre-deux » monde qui est le nôtre. La fascination qu’elle exerce sur Daniel Bensaïd – Et tu leur as tenu la dragée haute. Tu as déjoué plus d’une chausse-trape. Tu as brisé plus d’une lance dans ce tournoi inégal, où tu te battais seule contre tous, avec tes armes dérisoires… Tu leur clouais le bec – vient comme une injonction à dessiller nos yeux aveugles alors que des tempêtes sont à nouveau annoncées.
En des temps tortueux, elle est toute droiture. En des temps de bavardage médiatique, toute justesse de parole. N’abandonnons pas son éternelle jeunesse, son merveilleux mystère, aux pattes grossières d’un[e] Le Pen.
Sophie Bensaïd
8 mars 2017
« Il n’est pas étonnant qu’à brouiller les frontières de classes on finisse par déclarer périmée la différence entre la gauche et la droite. […] Mais, derrière la gauche et la droite, si fluctuantes et incertaines que soient ces notions, il demeure une opposition sociale déformée. Qui vient de loin.
La gauche est un vaste titre. Trop vaste sans doute. Elle aussi supporte mal le singulier. Il vaudrait mieux admettre une fois pour toutes qu’il y a des gauches, comme il y a des républiques, et des morales. Leur morale et la nôtre. Leur république et la nôtre. Leur gauche et la nôtre. »
Parce qu’il relève autant d’un retour sur histoire que de notre actualité, nous mettons en ligne l’ensemble de l’ouvrage de Daniel Bensaïd, Lionel qu’as-tu fait de notre victoire ?, que nous rebaptisons de son sous-titre parce qu’il avait la préférence de l’auteur : Leur gauche et la nôtre.
Ce livre, publié en avril 1998, trace un « bilan » d’une année de gouvernement Jospin.
Le dur devoir de gouverner à gauche
– L’homme dédoublé
– Marché noir
– Les beaux discours de la méthode
– Laurent Fabius ou les méandres du fleuve
– Le tocsin de Noël
La société ligotée
– Martine Aubry, avant qu’il ne soit trop tard
– La guerre des 35 heures aura-t-elle lieu ?
– Baby jobs
– Social Killers au CNPF
– Alain Minc, intellectuel (saint-simonien) de centre-droit : équité libérale contre égalité républicaine
– Privilèges fiscaux : pas de nuit du 4 août
– Plan Juppin II
– Nicole Notat, ou le parfum de la dame en jaune
– Jacques Julliard, de la sainte fondation de centre-centre : quand les « élites » se rebiffent
La République confisquée
– Un pacte de dupes
– Jean-Pierre Chevènement : une « certaine idée de la République »
– La République privatisée
– Loi des suspects sur l’immigration
– Élisabeth Guigou, ou les mystères de la parité républicaine
L’Europe corsetée
– L’agenouillement d’Amsterdam
– Vilvorde, ou la dictature des « experts »
– Jacques Delors, ou l’art de faire (et défaire) l’Europe
– Euroland
– Le sommet de Luxembourg accouche d’une souris sociale
– Cette autre Europe qui pourrait être
La Gauche introuvable
– La gauche n’est plus ce qu’elle était
– Robert Hue, ou « la nuit des mutants »
À l’occasion de l’exposition « Guy Debord. Un art de la guerre » qui se tient à Paris à la BNF (du 27 mars au 13 juillet 2013), il nous a semblé intéressant d’attirer l’attention sur des articles, projets et notes de Daniel Bensaïd (rédigés de 2004 à son décès, le 12 janvier 2010).
C’est un véritable dictionnaire que nous a concocté Bernard Chamayou pour présenter Les Dépossédés de Daniel Bensaïd, une boîte à outils, un jeu de piste…
Dans ce dossier, Catherine Samary reprend sa contribution au séminaire consacré
à Daniel Bensaïd, en janvier 2012, à Amsterdam et publiée aux éditions La Découverte
in Daniel l’intempestif, en août 2012 : “En défense du communise”. Nous la reproduisons ici, enrichie d’un deuxième document de commentaires de Catherine Samary (“Pour aller plus loin”) sur différents articles de Daniel Bensaïd traitant du même sujet.
Catherine Samary enseigne à l’université Paris-Dauphine.
Elle est spécialiste des Balkans et de l’Europe de l’Est.
Elle est membre de la IVe Internationale depuis 1963, csamary.free.fr
Cette rubrique, qui changera au fil du temps, vise à mettre en valeur
tel ou tel article, vidéo, etc., de Daniel Bensaïd, soit parce qu’il (elle)
donne à voir un côté inattendu ou peu connu de l’auteur,
soit parce que nous aurons déniché, comme aujourd’hui,
des inédits ou des textes perdus et retrouvés.
Elle pourra aussi accueillir des textes d’autres auteurs.
Sous cette rubrique, nous vous proposons deux inédits de Daniel Bensaïd. Le Spectacle invisible traite de ce que la presse a appelé l’affaire Coupat revenue au devant de l’actualité en novembre 2012. Le texte sur Walter Benjamin n’est, lui, pas vraiment daté. Il semblerait que Daniel Bensaïd y soit revenu à plusieurs reprises bien après la parution de son livre Walter Benjamin, sentinelle messianique. Nous ne savons pas si le troisième texte L’histoire démoralisée a déjà fait l’objet d’une parution.
Enfin, nous attirons aujourd’hui votre attention sur l’entretien réalisé en août 1999 par la revue antillaise Dérades : “Autour de la crise de l’État-nation”.
Nous avons retrouvé ces trois critiques de films. D’autres existent que nous espérons bien numériser un jour… Nous joignons également un projet de scénario autour de Trotski, Frida Kahlo et John Dewey.
Daniel Bensaïd a produit pas mal de critiques de livres. Nous avons sélectionné une critique croisée de livres de Marie Cardinal – Autrement dit, Les Mots pour le dire – et d’Annie Leclerc – Parole de femme, Épousailles – ainsi que celles de cinq auteurs : Jean-Christophe Bailly, pour Dieux sans sépulture, John Berger, pour G – “un livre à part” selon Daniel Bensaïd –, Gilles Perrault, pour Le Secret du roi, François Bon, pour Temps machine, et Malcolm Lowry… “le voyage qui ne finit jamais”.