Biens

3. Bien public/biens communs/biens inappropriables

« L’extension de la marchandisation du monde au savoir et au vivant pose avec une acuité nouvelle la question du bien public et du bien commun de l’humanité. L’assemblée mondiale des élus et des citoyens pour l’eau s’est fixée pour objectif de faire inscrire l’accès de l’eau dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. “Bien commun universel”, l’eau deviendrait alors “inappropriable”. Le Parlement européen a adopté en 2006 à l’unanimité une résolution reconnaissant l’eau comme droit humain. Ce qui vaut pour l’eau peut valoir pour bien d’autres choses, naturelles ou produites par le travail coopératif accumulé de génération en génération, p. 72.

9. Crise écologique et biens inappropriables de l’humanité

« La crise écologique contribue à remettre à l’ordre du jour l’idée de biens communs inappropriables de l’humanité. L’eau en est l’exemple le plus éclairant. Mais l’air peut aussi devenir objet de litige avec l’instauration d’un marché des droits à polluer. Et la terre n’a jamais cessé de l’être pour les mouvements agraires en lutte contre l’accaparement des sols par la grande propriété. Elle est toujours aujourd’hui l’enjeu des luttes des sans-terre (au Brésil et ailleurs), mais aussi des nouvelles luttes urbaines : comment faire face à la crise urbaine et à l’explosion planétaire des bidonvilles, favelas, shanty towns, sans les “incursions énergiques” dans le sanctuaire de la propriété foncière et immobilière1 », p. 74.

  1. Voir Mike Davis, Le pire des mondes possibles, Paris, La découverte, 2006.
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