Propriété individuelle et appropriation sociale

« L’opposition de la propriété individuelle à la propriété privée est reprise dans La Guerre civile en France. Marx y souligne que la Commune de Paris “veut faire de la propriété individuelle une réalité”, et “rétablir” ainsi une forme d’appropriation qui soit une propriété personnelle et authentique. Quel sens, demande Sereni1, donner à ce rétablissement posé comme la négation de la négation ? Il en déduit que l’individualisation chez Marx ne se confond pas avec la privatisation. Permettant de concilier l’émancipation de chacun avec celle de tous, le rétablissement de “la propriété individuelle” devient ainsi compatible avec l’appropriation sociale. Mais ce n’est pas, insiste Marx, un simple retour à une communauté originaire ou à un quelconque paradis perdu. Le “rétablissement” en question est fondé au contraire sur les “acquêts” ou les conquêtes de l’ère capitaliste. Ce dont il s’agit, c’est donc l’émergence d’une collectivité et d’une individualité nouvelles », p. 79.

  1. Paul Sereni, Marx, la personne et la chose, Paris, L’Harmattan, 2007.
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