Après la guerre

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Revue d’études palestiniennes : Nous nous réunissons aujourd’hui pour tenter de faire un point sur la situation créée au Moyen-Orient et dans le monde par ce qu’il faut bien appeler l’invasion de l’Irak par les Américains, présentée comme une « guerre préventive ». Commençons par la stratégie américaine…

Daniel Bensaïd : Voilà une guerre dont personne n’aurait pu prédire avec exactitude le déroulement. Elle était pourtant doublement et clairement annoncée dès le 11-Septembre sous couvert de la déclaration de guerre illimitée contre le terrorisme, et aussi du fait de la logique de guerre, inexorable depuis la grande fracture des années 1989-1992, témoins d’un changement des équilibres dans le monde avec, notamment, la désintégration de l’Union soviétique.

Ce qui est inscrit à l’ordre du jour depuis – et qui est d’ailleurs sous-jacent dans quasiment tous les conflits opposant les puissances occidentales à d’autres pays, avec ou sans la bénédiction de l’Onu, dans ou en dehors du cadre formel de l’Otan –, est une vaste redistribution des cartes en termes de ressources, notamment énergétiques, de territoires, de zones d’influences, d’alliances.

À partir de là on peut dire évidemment que les formes prises par cette politique ne relèvent pas du tout de la fatalité, que les réactions d’une administration démocrate américaine auraient probablement été moins cyniques et ouvertement brutales que celles de l’administration Bush. Mais la logique, elle, est de toute façon en marche. Dans la guerre des États-Unis et de leurs alliés, ce qui me frappe, moi, comme toujours quand il s’agit d’un conflit qui prend des formes extrêmes, c’est qu’elle met en branle une série d’inconnues, de paramètres difficilement maîtrisables.

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Documents joints

  1. Toni Negri et Michaël Hardt, Empire, Paris, Exils, 2001.
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