Dans son discours de vœux, Pompidou a annoncé la couleur : « L’année 1974 risque d’être difficile, et en tout cas, plus que tout, elle est incertaine. » Pour le moins. Conclusion : « Je puis vous assurer que tout sera fait pour maintenir l’ordre. » On s’en doutait. Et il ne s’agit pas que de promesses.
Déjà la question de l’ordre est posée par trois « affaires ».
La première, c’est celle du Canard enchaîné M. Henri Biard, directeur de la DST invoque « un secret de la défense nationale » pour refuser toute confrontation entre les témoins et les employés de ses services mis en cause. Le problème, c’est que le secret des missions est défini par un décret d’août 1964, lui-même secret et non publié au Journal officiel. Décidément, on se mord la queue.
Alors, au-delà des prétextes officiels, il faut soulever les questions brûlantes : la confrontation avec les témoins mettrait en cause la défense nationale ? Dérisoire ! Ce qui est en cause, c’est précisément le contrôle de polices officielles ou parallèles qui fouinent dans le courrier, les conversations et les téléphones des citoyens. Si de telles pratiques sont couvertes par le secret de la Défense nationale, alors le mot de Water-gaffe, lancé par le Canard, est bien plus qu’une boutade.