« Clov : C’est ce que nous appelons gagner la sortie. »
Samuel Beckett
« Journal du Dimanche : Peut-on encore croire au capitalisme ?
Tony Blair : On peut comprendre que les gens n’y croient plus1. »
« Quand on entend les élus de droite expliquer benoîtement que le bouclier fiscal protège les pauvres, on se croirait sous l’Ancien régime ! Alors, est-ce le retour de la lutte des classes ? Peut-être2. »
Ségolène Royal
« Le capitalisme est amoral par nature ; son but mécanique est de faire du profit. Une fois qu’on a compris cela, on peut lui imposer des règles de transparence et de responsabilité. Mais le capitalisme ne peut être un projet de société. » Qui a dit ça ? Olivier Besancenot ? Non, François Bayrou3 ! De la part d’un zélé partisan de l’Europe libérale et de sa concurrence libre et non faussée, qui l’eût cru, il y a un an encore ! La crise aurait donc des vertus pédagogiques. La coïncidence des dates aidant, Alain Minc rappelle à ses « amis de la classe dirigeante » que 1789 a commencé en 1788. Et Nicolas Sarkozy se plaint d’un « pays régicide », rétif à sa bonne gouvernance réformatrice.
Il est vrai que le pays a des allures « fin de règne ». La ministre de l’Économie conseille à ceux qui ne peuvent plus se payer l’essence pour aller au turbin de prendre la bicyclette, comme on recommandait jadis aux affamés de manger de la brioche à défaut de pain. Pendant la crise, les privilégiés s’accrochent à leurs bonus, indemnités, et autres retraites mirobolantes comme jadis les aristocrates à leurs rentes. Hier, les banquiers faillis avaient la dignité de se défenestrer ; aujourd’hui, ils préfèrent prendre le parachute, doré de préférence. Quiconque douterait encore de la réalité de la lutte des classes n’aurait qu’à écouter Laurence Parisot, Bouton, Bolloré, Pinault, Arnaud défendre avec les griffes et les crocs leurs profits et leurs propriétés.
Documents joints
- Journal du dimanche, 23 décembre 2008.
- Journal du dimanche, 5 avril 2009.
- Le Monde, 6 avril 2009.
- Sondage CSA, Marianne, 25 mars 2009.