Daniel Bensaïd

Éloge de la politique profane

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Alors que, depuis le XVIIe siècle, la modernité politique articulait un ordre territorial, un principe de souveraineté, un système de régulation internationale des conflits, ce modèle est entré récemment en crise sous le choc de la globalisation et de la privatisation du monde.

L’espace public rétrécit à vue d’œil sous la poussée des appétits privés. La citoyenneté dépérit sous le règne anonyme des marchés financiers. Le droit international est mis à mal par la logique de la guerre globale, sans limites ni frontières. Les peuples se décomposent en meutes, les classes en masses. Les partis capitulent devant le despotisme des sondages et le tribunal des experts.

Quand la politique s’efface ainsi devant les décrets d’une économie automate, la cote des idoles et des dieux est à la hausse : le sacré revient en force. Comment penser l’avenir d’une politique profane en ces temps obscurs ?


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