« Une déclaration de l’Onu de 1998 assimile le génome humain à “un patrimoine
commun de l’humanité”. En 2000, le G8 interdisait le brevetage de séquences
géniques. La négociation conflictuelle qui se poursuit entre la logique de rentabilité industrielle (pharmaceutique notamment) et de santé publique met à l’ordre du jour
une redéfinition du partage entre privé et public. Malgré l’accord des spécialistes pour breveter l’interprétation des séquences géniques, le malaise persiste sur le brevetage des séquences elles-mêmes […]. Le droit du brevet ouvrirait la voie à une persécution judiciaire planétaire contre les chercheurs susceptibles de violer, en toute bonne foi, le droit de propriété protégé par le brevet. Ici encore, la contradiction est explosive entre l’usage privé du savoir et son caractère social, lié au niveau culturel et social », p. 66-67.