Contre la rhétorique cynique de la résignation, Daniel Bensaïd invite ici à la contre-attaque en cinq théorèmes. Ces « insolubles » et ces « irréductibles » constituent une critique à coups de marteau du jargon post-moderne et de ses nouvelles idoles de cendre. Un solide mode d’emploi pour ne pas se rendre à la mode et pour ne pas céder à l’air du temps, celui de la contre-réforme libérale, d’une époque opaque de passage entre deux mondes, entre chiens et loups, entre un passé en ruine et un avenir incertain. La griserie de l’instant sans lendemain et la dissolution de la politique dans l’esthétique désenchantée sont au goût du jour. Il serait illusoire, dans l’affaissement du vieux mouvement ouvrier, de se cramponner à quelques formules polémiques éprouvées. Daniel Bensaïd refuse de conserver pieusement un capital doctrinaire. Il enrichit et transforme sa vision du monde à l’épreuve de pratiques renouvelées. Si tout est à refaire, la table n’est pas rase.