Notre camarade Maurice Mainhagu est décédé, vendredi 15 juin, d’un cancer. Il y a longtemps que nous ne le voyions plus que par lointaines intermittences. Ces dernières années, il s’était éloigné de la LCR à la suite de désaccords. Il n’en reste pas moins, pour nous, le camarade qui, au tout début des années 1970, nous avait rejoints à l’occasion d’une campagne électorale unitaire avec Lutte ouvrière à Bordeaux. Il avait surtout établi les premiers contacts entre nous et la direction en exil d’ETA-VI.
Les camarades, clandestins en France, à l’époque, évoluaient entre Bayonne et Bordeaux, où Maurice était leur principal point de chute, organisant les hébergements, servant d’estafette et de boîte aux lettres, coordonnant les réunions. Ainsi, c’est lui qui mit sur pied les premières rencontres officielles entre nous et la délégation de la direction d’ETA-VI (représentée notamment par les camarades Petxo Idoyaga et Manis, Mikel de la Fuente). Nous y échangions nos points de vue sur la question nationale, la Révolution cubaine, le procès de Burgos, celui de Garmendia et Otaegui, l’agonie du franquisme.
Ces réunions chaleureusement conspiratives ont créé un climat de solidarité et de confiance qui aboutit à l’adhésion des camarades à la IVe Internationale. Le dévouement militant, la fiabilité, l’activité du camarade Maurice y furent déterminants. Nous saluons sa mémoire et exprimons toute notre affection à sa compagne, Marie-Jeanne.
Rouge n° 2211, 21 juin 2007
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