« “L’évolution a été tellement radicale, constate Dominique Pestre, qu’on a désormais un mouvement de recollectivisation des brevets dans le cadre de cartels qui mettent en commun leurs brevets pour éviter de devoir négocier en permanence et de ralentir les processus innovants. Les grandes compagnies s’autorisent ainsi réciproquement à utiliser le savoir des autres. Par contre, pour ceux qui ne sont pas dans ces cadres cartellisés, cela pose des problèmes complexes, dans les universités par exemple1.” En fait de recollectivisation, il s’agit bien évidemment d’un monopole sur les rentes de matière grise, à l’instar des cartels qui se partagent la rente pétrolière.
Les universités seront de plus en plus réduites, par le biais des financements privés, à un rôle de sous-traitance au service de ces nouveaux cartels du savoir », p. 62-63.
- Dominique Pestre, « À propos du nouveau régime de production, d’appropriation et de régulation des savoirs », Contretemps, n° 14, Paris, Textuel, septembre 2005.