« James Boyle établit une analogie entre les “enclosures” de l’époque de l’accumulation primitive et ces “nouvelles enclosures1” des biens intellectuels. L’accaparement privatif des terres fut défendu en son temps au nom de la propriété agraire, dont l’augmentation était censée éradiquer famines et disettes, fût-ce au prix d’une effroyable misère urbaine. Nous assisterions aujourd’hui à une “nouvelle vague d’enclosures”, justifiées à leur tour par la course à l’innovation ou par les urgences de l’alimentation mondiale. Entre les deux phénomènes, les différences ne sont pourtant pas minces. Alors que l’usage de la terre est mutuellement exclusif (ce que l’un s’approprie, l’autre ne peut en user), celui des connaissances et des savoirs est “sans rival” : le bien ne s’éteint pas dans l’usage d’une séquence génique, d’un logiciel, ou d’une image digitalisée », p. 69.
- James Boyle, The Second Enclosure Movement and the Construction of the Public Domain, http://james-boyle.com