Ringardises du capital, modernité de sa critique

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Prenant à contre-pied une idée fort répandue ces dernières décennies, Michel Husson démontre dans ce livre que le capitalisme, c’est archaïque et ringard.

La modernité du XXIe siècle, c’est l’anticapitalisme. À rebrousse-poil du sens commun médiatique, ce thème, à première vue paradoxal, acquiert au fil des pages force de conviction. De controverses économiques approfondies à des prises de position militantes (traduisant l’expérience de l’auteur dans Attac, dans la fondation Copernic ou dans le mouvement des chômeurs), à une discussion méthodologique serrée sur le livre de Frédéric Lebaron, la matière est très riche. Émaillé d’exemples concrets, plein d’humour polémique et souvent dévastateur (voir la critique impitoyable du rapport Pisani-Ferry sur l’emploi !), il reste toujours très clair et réjouissant pour le lecteur non spécialiste des questions économiques.

Il s’attache en effet à élucider les prodiges et les mystères de la « nouvelle économie ». Aujourd’hui comme hier, le monde enchanté et inversé de la marchandise semble plein de miracles aussi stupéfiants que la multiplication biblique des pains. Pourquoi les gains de productivité fabriquent-ils des chômeurs et des exclus en série plutôt que de libérer du temps pour tous ? Pourquoi la Bourse monte-t-elle quand les entreprises licencient ? Pourquoi, alors que d’aucun prophétise la fin du travail, l’âge de la retraite à taux plein tend-il à repartir à la hausse ? Comment assurer le retour sur investissement de 15 % par an exigé par les fonds de pension avec une croissance annuelle inférieure à 3 % ? Comment la consommation des ménages américains (facteur non négligeable de la croissance des dernières années) peut-elle progresser plus vite que le PIB, et jusqu’à quand ?

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Documents joints

  1. Michel Husson, Misère du Capital, une critique du néolibéralisme, Paris, Syros, 1996 ; Les Ajustements de l’emploi, Lausanne, Page 2, 1999 ; Sommes-nous trop ?, Paris, Textuel, 2000.

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