Contribution présentée au colloque de Mexico, 26 octobre 2005 Je remercie les organisatrices de ce colloque qui nous offre l’opportunité de nous rassembler affectueusement, un an après sa disparition, autour de Jacques Derrida. Et je vous prie de m’excuser d’avoir à parler maladroitement de lui, qui fut un inventeur de mots et un virtuose de […]
Prophétie, prophétisme
Marx, l’histoire et ses démons
Ce pelé, ce galeux… Selon l’air du temps et la rumeur médiatique, Marx serait coupable de tous les maux. En particulier d’avoir conçu une théorie rigoureusement déterministe de l’histoire (où les lois de l’économie agiraient avec l’inflexibilité d’un destin). Ou bien encore d’avoir remplacé le jugement de Dieu par celui de l’Histoire (la terre promise […]
Désir ou besoin de révolution ?
Le parti des fleurs et des rossignolsest étroitement lié avec la révolution.Heinrich Heine, De l’Allemagne Nous croyons qu’une révolution est une solution nette,et nous savons que cela non plus n’est pas exact.Ce sont là des simplifications grossières des choses.Paul Valéry C’est la désirabilité de la révolutionqui fait aujourd’hui problème.Michel Foucault, 1977. [|I|] Il y a […]
Dialectique de la justice et du bonheur profane
Antonia Birnbaum, Bonheur, Justice, Walter Benjamin, Payot, 2009 Le livre d’Antonia Birnbaum se propose « d’arracher Benjamin aux nouvelles figures du consensus » qui menacent de le tenir captif : « rattachement de la politique à l’éthique par le biais du droit, identification de l’histoire à l’ubiquité de la catastrophe, transformation des vaincus politiques en […]
Prendre le présent par les cornes
Antonia Birnbaum et Bruno Tackels évoquent incidemment la dimension utopique de l’œuvre de Benjamin. Ni l’une ni l’autre ne s’attardent cependant à élucider le rapport, de synonymie ou d’opposition, entre utopie et messianisme. Dans L’Utopie de Thomas More à Walter Benjamin, Miguel Abensour admet que l’association des deux auteurs peut surprendre, tant sont rares les […]
Politique et vérité
Daniel Bensaïd : Dans le Manifeste pour la philosophie, tu t’insurgeais contre les philosophes contemporains qui, « prenant sur leur dos le siècle », auraient décidé de plaider coupable, et contre l’idée que la philosophie serait désormais impossible. Tu y voyais un renoncement au souci de vérité universalisable, une capitulation devant le despotisme des opinions. […]