Élie Kagan (1929-1999), photographe militant de Mai 68

17 octobre 1961 © Élie Kagan
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Nous publions ci-dessous la préface de Daniel Bensaïd au livre-photos d’Élie Kagan publié sous le titre Élie Kagan, Mai 68 d’un photographe aux éditions du Layeur/Bdic.

Élie Kagan fut une sorte de centaure, mi-photographe, mi-manifestant. J’avais, sans savoir qu’il en était l’auteur, vu ses photos de la manifestation algérienne d’Octobre 1961. Bien avant 68, le film Octobre à Paris, dont elles fournissaient la matière première, était projeté clandestinement dans des sous-sols discrets et dans des salles conspiratives de ciné-club. Le hasard fit que, quelques années plus tard, à partir de 1969, nous ayons habité la même cour, rue René-Boulanger. Je le voyais aller et venir, avec ses petites drôles de casquettes à carreaux, son attirail en bandoulière, son air enjoué de faune roux ou de violoneux échappé d’un tableau de Chagall. Plus tard, à partir de 1976, il fut, pendant les trois ans que dura l’aventure, l’un des photographes attitrés du quotidien Rouge, toujours prêt à aller à la chasse aux images, dans les opérations conspiratives, dans les manifestations tumultueuses. Il faisait irruption, familier et volubile, ses planches fraîchement tirées à la main dans les locaux de la rédaction et racontait avec humour ses tribulations de photographe militant. Survivant du génocide, il avait l’antifascisme chevillé au corps, et il n’hésitait pas à s’aventurer en territoire ennemi pour en ramener des portraits sinistres. Jean-Edern Hallier qui, non content de n’avoir payé ses photos publiées dans L’Idiot International, lui avait en outre adressé des insultes fleurant l’antisémitisme en fit les frais. Publiquement giflé à la tribune d’un meeting à la Mutualité par un vigoureux Kagan qui avait déposé son matériel au pied de l’estrade avant de monter à l’assaut de l’orateur en plein exercice, l’écrivain changea dès lors de trottoir d’aussi loin qu’il apercevait la barbe rousse, et, lors de la grande manifestation des Lip à Besançon, il dut faire de larges détours pour ne pas croiser le gifleur vengeur.

17 octobre 1961 © Élie Kagan
17 octobre 1961 © Élie Kagan

Un personnage, Élie. Hâbleur, chaleureux, aussi flamboyant que sa généreuse pilosité. Un baroudeur, pas un voyeur. Toujours au cœur de l’action, il la photographiait de l’intérieur, accroché aux réverbères, juché sur les bancs publics, courant sous les pavés, prenant le maximum de risques. C’était bien la moindre des choses, qu’à l’occasion de ce quarantième anniversaire de Mai 68, il en eût sa part. Il n’en est pas seulement un témoin, mais, à sa manière, un acteur. Il est d’ailleurs fort dommage qu’insouciant de la postérité, il ait laissé en grand désordre une œuvre abondante et riche, dont nombre de clichés sont probablement perdus. Ceux qui sont présentés ici ne donnent donc qu’une vision partielle de Mai dans l’œil d’Élie Kagan. Ils n’en transmettent pas moins les vibrations fugitives d’un heureux et juvénile printemps rouge et noir.

Des groupes d’étudiants, sagement assis sur les pelouses malingres du campus de Nanterre : c’était le 29 mars, une semaine à peine après la journée fondatrice du 22. Nous avions organisé une initiative fac ouverte. Il ne vint guère d’ouvriers. Les étudiants eux-mêmes n’étaient pas foule. Quelques centaines au plus, répartis en commissions studieuses ; ou voluptueusement allongés, le brin d’herbe aux lèvres, pour parler de la guerre, là-bas, au Vietnam, de la répression contre les étudiants dissidents polonais (nous avions manifesté en février, par un froid glacial, sur l’esplanade déserte des invalides pour exiger la libération de Modzelewski et Kuron, auteurs d’une lettre ouverte iconoclaste au Parti ouvrier unifié polonais), de la résurgence récente des luttes ouvrières et des émeutes de Caen et Redon. Des réformes universitaires aussi, de la sexualité, de la « misère en milieu étudiant ».

Sur les images de Kagan, ils sont proprets ces étudiants. Vestons bodygraphés, gabardines, pantalons de tergal, cravates convenues. C’est la génération de la première démocratisation universitaire, de l’explosion démographique des départements de sciences humaines. Des bataillons de sociologues, des cohortes psychologues et autres psychosociologues en formation, formés au sondage-express, testings, et autres enquêtes-minutes, rouages dociles de la société de consommation, lubrificateurs des relations humaines, à l’époque où la France gaullienne se modernise en rêvant d’aller plus vite et de laver plus blanc 1. Ils sont, ces étudiants, la copie conforme de ceux filmés, six ans plus tôt, par Jean Rouch et Edgar Morin dans leur film Chroniques d’un été, primé à Cannes en 1961. Ou encore du jeune couple des Choses de Pérec, paru en 1966, ou des personnages de Godard dans Masculin, féminin. Car ils étaient – nous étions – cinéphiles. Des journées entières à la cinémathèque, à rêver d’une autre vie en noir et blanc. Godard bien sûr, mais aussi le cinéma italien, L’As de pique et le ciné tchèque annonciateur du printemps de Prague, Cendres et diamants et Kawalerowicz, l’esthétique japonaise glacée de L’Île nue ou de Hara-Kiri : « Ils appartenaient de par leur âge, de par leur formation, à cette première génération pour laquelle le cinéma fut, plus qu’un art, une évidence ; ils l’avaient toujours connu, et non pas comme forme balbutiante, mais d’emblée avec ses chefs-d’œuvre, sa mythologie. Il leur semblait parfois qu’ils avaient grandi avec lui, et qu’ils le comprenaient mieux que personne avant eux n’avait su le comprendre 2. »

Socialement, ce sont des hybrides, des mutants, à cheval entre deux époques, celle de la guerre d’Algérie et celle d’Indochine, entre les milieux modestes dont ils sont parfois issus et les mirages de la réussite sociale promise aux élites universitaires. Des déclassés, souvent, le train arrière embourbé dans les origines, et les pattes avant pédalant dans le vide pour gravir les échelons de la réussite sociale. Des « héritiers », selon le livre alors à la mode de Bourdieu et Passeron ? Mais des héritiers souvent sans héritage, qui se refusent encore à devenir des chiens de garde : « Ils étaient des “hommes nouveaux”, des jeunes cadres n’ayant pas encore percé toutes leurs dents, des technocrates à mi-chemin de la réussite […]. Ils n’avaient pas de passé, pas de tradition. Ils n’attendaient pas d’héritage 3. ». Beaucoup viendraient plus tard grossir les rangs de la promotion Mitterrand.

Avec le soutien généreux d’Henri Lefebvre ou de jeunes chargés de cours comme Manuel Castells, la contestation du rôle thérapeutique qu’étaient censées jouer les sciences sociales fut bien l’un des ferments du mouvement nanterrois. Au début, ceux qui conspirent paisiblement sur les pelouses, le 29 mars, ne sont qu’une « petite minorité radicale ». Nous avions emprunté la formule aux étudiants allemands, avec qui nous avions manifesté trois mois plus tôt à Berlin contre la guerre du Vietnam, qui scandaient sur un ton de défi, au fur et à mesure le cortège grossissait : « Wir sind, eine kleine, radicale Minderheit ». Une minorité donc, mais fortement politisée. Fortement internationaliste, surtout. Toujours disponible pour protester contre les dictatures des colonels en Grèce, contre les crimes franquistes, contre les bombardements au napalm du Vietnam. Encore marquée par les luttes antifascistes contre l’OAS et par la solidarité avec la lutte de libération algérienne.

On a dit que ces mouvements s’inspirèrent de L’homme unidimensionnel de Marcuse. Le livre, traduit par Monique Wittig, édité en France en 1968 n’a été lu qu’après les événements. Nous avions plus urgent à faire. En revanche, nous avions dévoré Guevara, Fanon, Malcolm X, les « Cahiers libres » et les classiques du socialisme publiés par François Maspero. La Société du spectacle de Guy Debord parut en 1967. Et la brochure situationniste sur la Misère en milieu étudiant connut une large diffusion. C’était l’air du temps. Un de ces phénomènes moléculaires, dont on découvre après coup qu’il suffisait de peu pour qu’il prenne corps et devienne explosif.

Ainsi voit-on, au fil des clichés de Kagan, les manifestations grossir, les quelques dizaines d’étudiants expulsés de la Sorbonne le 3 mai devenir des dizaines de milliers, et marcher une semaine durant, de Denfert-Rochereau au Quartier latin, tournant en rond autour de la Sorbonne comme s’il s’agissait des murs de Jéricho, jusqu’à en renverser la muraille policière. Et l’on voit aussi fermenter la violence de la révolte, du premier pavé anonyme du 3 mai aux premières barricades artisanales, tout aussi anonymes, du 10 mai. Ces gestes que personne n’a commandés, que personne n’a décidé, mais qui surgissent soudain, en plusieurs points à la fois. Une invention collective. Une inspiration, aussi ludique que guerrière, comme en témoigne cette insolite barricade de l’impasse Royer-Collard, défiant toute raison stratégique. Il y avait eu des prémisses. Des batailles rangées avec les envahisseurs d’Ordre nouveau sur le bourbier de Nanterre. Des assommades picrocholines lorsque la police, invitée par le doyen Grapin, s’aventura à pénétrer dans les locaux universitaires. Et surtout une véritable explosion de colère, à Pâques au Quartier latin, lors des manifestations consécutives à l’attentat dont venait d’être victime à Berlin notre camarade Rudi Dutschke.

En 1961 déjà, les personnages de Rouch et Morin avaient du mal à se « dépatouiller » de leur vie. On y voit un tout jeune Régis Debray s’enflammer pour la cause algérienne devant une tablée enfumée d’étudiants rongés par leurs misères intimes. Perec a magistralement évoqué dans Les Choses cette étrange atmosphère de vide et d’ennui qui avait succédé aux années chaudes de la guerre d’Algérie : « Ils n’auraient su dire exactement ce qui avait changé avec la fin de la guerre. Il leur sembla longtemps que la seule impression qu’ils pouvaient ressentir était celle d’un achèvement, d’une fin, d’une conclusion. » Exposés aux tentations de la société de consommation, « Jérôme et Sylvie ne croyaient guère que l’on pût se battre pour des divans Chesterfield, mais c’eut été le mot d’ordre qui les aurait le plus facilement mobilisés. […] L’ennemi était invisible, ou plutôt, il était en eux, il les avait pourris, gangrenés, ravagés […] Ils s’ennuyaient entre ensemble, comme si, entre eux, il n’y avait eu que le vide ». C’est contre ce vide, contre cet ennui, ce désenchantement du monde marchand, que se révoltait la jeunesse. Non seulement les trublions politisés que nous étions, mais aussi les studieux, les dociles, tous ceux qui, soudain, devinrent sans presque l’avoir voulu des boycotteurs d’examens, des envahisseurs d’amphis, des occupants nocturnes de locaux universitaires, qui levaient la main pour voter et acclamaient les rares ouvriers venus leur témoigner leur soutien.

Car ce mouvement étudiant, qui s’était lancé le 10 mai dans une épreuve de force improbable avec l’ordre étatique, attendait, instinctivement pour les uns, consciemment pour les autres, son salut des ouvriers. La rumeur courut, toute la nuit des barricades, que des renforts allaient arriver des banlieues par camions entiers. Bien sûr, l’aube se leva sur les rues jonchées de barricades défoncées et de pavés désolés, sans que l’on vît le moindre d’entre eux. C’était le symbole d’un rendez-vous manqué, dont les photos prises par Kagan le 1er mai devant le Cirque d’hiver étaient déjà en quelque sorte l’annonce : le cortège des étudiants de Nanterre tenu à l’écart du cortège syndical par un cordon sanitaire.

Victoire différée de la nuit des barricades, la grande manifestation unitaire du 13 mai allait s’achever par la réoccupation hautement symbolique de la Sorbonne. Unitaire, certes, la manifestation de République à Denfert le fut, mais ce ne fut pas la grande fraternisation attendue étudiants-travailleurs. Sur les photos, d’un côté les vainqueurs du 10 mai : Cohn-Bendit, Sauvageot, Geismar, Recanati. De l’autre, les dirigeants syndicaux, présents mais distants, méfiants. Cette distance préfigure la méfiance des ouvriers juchés sur les murs des usines Renault-Billancourt, qui accueillent le 16 mai les étudiants venus en manifestation de la Sorbonne, non par les acclamations espérées, mais par un silence obstinément hostile. Le cordon sanitaire du 1er mai est devenu un mur dans lequel, au fil des événements, ne s’ouvriront que de rares brèches.

Les appareils syndicaux ont gardé le monopole de représentation et l’initiative de la négociation. Non sans fictions et tensions porteuses d’avenir. Le 27 mai au matin, le protocole d’accord négocié à Grenelle par les directions syndicales avec Pompidou, Chirac, Balladur, fut rejeté sous les huées, en présence de Georges Séguy et Benoît Frachon, par l’assemblée des grévistes de Renault.

Après le premier acte, celui de la révolte étudiante, et le deuxième, celui de la grève générale, s’ouvrait ainsi le troisième acte : celui, politique, des journées de dupes.

Le 24 mai, de Gaulle avait tenté de reprendre la main en annonçant à la radio l’initiative d’un référendum. Au même moment, les cortèges convergeaient de quatre points vers la gare de Lyon pour une manifestation géante. Kagan a probablement mitraillé ces instants. Il n’en reste que quelques clichés. Le transistor collé à l’oreille, les manifestants répondent spontanément « Son référendum, on s’en fout », « Dix ans, ça suffit », « Adieu, de Gaulle ». Mais la manif tourne en rond, sans objectif. Après avoir incendié le Palais Brogniart, les irréductibles reviennent au Quartier latin, à la case départ, où quelques simulacres de barricades de cageots se consument jusqu’à l’aube, répétition dérisoire de l’embrasement du 10 mai.

C’est alors que Mitterrand, pour conjurer l’appel du vide, prit à son tour l’initiative d’exiger un « gouvernement populaire » incluant des ministres communistes. Il devait confier plus tard, dans Ma part de vérité, que loin d’inquiéter, la présence de ces ministres responsables, rassurerait les possédants. « J’embrasse mon rival, c’est pour mieux l’étouffer » ! En 68, donc, Mitterrand esquissait la stratégie d’union qui devait lui permettre, quelques années plus tard, de renverser les rapports de force au sein de la gauche au détriment du Parti communiste. Le 27 mai, après le rejet du protocole de Grenelle, l’intrigue approchait du dénouement. De Gaulle mystérieusement disparu du côté de Baden-Baden, le pouvoir semblait vacant. Le rassemblement du stade Charléty, organisé sans la participation du Parti communiste et de la CGT, visait pour ses principaux organisateurs (le PSU, la CFDT, la direction de l’Unef) à propulser au premier plan Mendès-France comme candidat au pouvoir. Le PC et la CGT répliquèrent par une manifestation le 29 mai sur les grands Boulevards. La rumeur courut d’une tentative coup de force. De Gaulle absent, la manifestation, au lieu de se terminer comme prévu à la Gare Saint-Lazare, irait investir l’Élysée. À Saint Lazare, les dirigeants plièrent sagement les banderoles. Game over.

Nous avons crié avec d’autres que « tout était possible ». Tout, peut-être pas. Mais autre chose, sans doute. Renverser le régime gaulliste à partir de la plus grande grève générale, et la plus longue, que le pays ait connue aurait ouvert un nouveau champ de possibles. Et le scénario des années soixante-dix, non seulement en France, mais en Europe, eût pu en être sensiblement changé.

Mais, quand les jours valent des années, et les minutes des heures, comme c’est le cas dans tout événement authentique, les occasions perdues le sont pour de bon. La donne s’en trouve changée. Réconforté par Massu et revenu de Baden-Baden, de Gaulle intervint une nouvelle fois à la radio dans l’après-midi du 30 mai. Chargé d’organiser une grande manifestation gaulliste sur les Champs Élyséen, Charles Pasqua a prétendu depuis que le général avait décidé de parler le soir à la télévision. Il lui fut demandé de le faire l’après-midi, et à la radio, pour mieux réveiller le souvenir de son appel du 18 juin, et pour donner l’impression que la manifestation prévue était une réponse instantanée à son appel. Pari gagné. La dernière photo de la série de Kagan, Debré et Malraux, titubant sur la tombe du soldat inconnu, groggys mais debout, résume le dénouement tragicomique de Mai : une revanche versaillaise soft qui serait confirmée un mois plus tard par l’élection d’une Chambre introuvable, et un an plus tard par la disgrâce de De Gaulle, victime à retardement d’un événement charnière, où l’ancien et le nouveau se chevauchent, où l’instant reste suspendu entre déjà-plus et pas-encore.

Les photos conservées ou retrouvées d’Élie Kagan concernent malheureusement principalement sa première séquence, celle de la révolte étudiante. Pour plusieurs raisons, sans doute. Le photographe y est sur son territoire familier. L’événement est spectaculaire, explosif. La grève l’est moins. Les tractations politiques de la semaine cruciale du 24 au 30 mai, encore moins. Cette visibilité pyrotechnique des émeutes de rue contribue cependant au récit sélectif de mai par ses premiers acteurs, parvenus depuis (mais à quoi, et dans quel état ?) aux affaires (en tout genre) : ils ont une forte tendance à l’autocélébration générationnelle et narcissique, au détriment de la grève générale, qui fait pourtant la singularité du Mai français par rapport aux révoltes de la jeunesse qui ont secoué le monde cette année-là, des campus américains, brésiliens, mexicains, aux universités allemandes et italiennes, en passant par le Pakistan, la Pologne ou la Tchécoslovaquie. Cette inégalité visuelle entre les différentes séquences de Mai se retrouve aussi dans la filmographie, où il n’existe guère d’équivalent sur les grèves ouvrières du film de William Klein sur le mouvement étudiant. Les documents qui y sont consacrés sont d’autant plus précieux qu’assez rares, réunis par Chris Marker et le groupe Medvedkine, comme celui sur la reprise à Wonder. Dans Chroniques d’un été, le témoignage d’un petit groupe d’ouvriers de Renault annonçait pourtant déjà, au-delà des revendications strictement salariales, une critique du travail en miettes, de la hiérarchie et de l’aliénation consistant à perdre sa vie à la gagner.

La série des photos prises par Kagan souligne de même, de manière frappante l’absence des femmes à la tribune ou en tête des cortèges. Les hommes ont encore le monopole du mégaphone. Alors qu’il existait déjà un mouvement féministe aux États-Unis, Mai 68 n’est donc en France que la préhistoire d’un mouvement qui ne fera son apparition qu’en 1970 avec la dépose d’une gerbe à la femme du soldat inconnu.

Élie Kagan est bien un photographe de Mai. De ses parts d’ombre, comme de ses parts de lumière. Hommage lui en soit affectueusement rendu.

26 mai 2008
www.danielbensaid.org

Documents joints

  1. Voir Kristin Ross, Aller plus vite, laver plus blanc, Paris Flammarion,
  2. Georges Pérec, Les Choses.
  3. Georges Perec, Les Choses.

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