Les trotskistes (Trotski, la IVe Internationale, les sections nationales…) ont été hostiles à la création de l’État d’Israël en terre de Palestine. Trotski : « La tentative de résoudre la question juive grâce à l’émigration des juifs en Palestine révèle à présent sa vraie nature : c’est une tragique mystification pour les juifs. […] Les développements futurs de la guerre pourraient bien transformer la Palestine en un piège meurtrier pour des centaines de milliers de juifs. Jamais aussi clairement qu’aujourd’hui le salut des juifs n’est apparu si indissociablement lié au renversement du capitalisme » (juillet 1940). Quelques années auparavant (1937), Trotski allait jusqu’à imaginer l’assimilation et donc la disparition des Juifs et de leur culture (dont leur langue traditionnelle, le yiddish) au sein de leurs pays respectifs. La question d’un espace de regroupement sur le territoire même de l’URSS fut évoquée : le malheureux exemple du Birobidjan, mais cela ne semblait pas recevoir l’assentiment de Trotski qui parlait de « farce bureaucratique »… Plus généralement, le socialisme à venir semblait pouvoir résoudre la question juive (culture, langue…) par l’assimilation générale. Trotski reconnaissait cependant l’existence d’une nation juive capable de se maintenir par l’adaptation à la modernité.