Par Éric Hazan
Les entretiens menés dans ce livre ont un ton qui restitue le naturel de l’oral. Sur mai 1968, sur ses commémorations périodiques (« ce que je ne supporte pas, c’est cette espèce de solidarité générationnelle fictive »), sur la désertification du paysage intellectuel dans les années 1970 (« en 1978, c’est le premier anniversaire de Mai, c’est déjà la rentrée dans l’ordre, la date charnière ») – comme sur la campagne de Besancenot lors des élections présidentielles de 2007, on entend dans ce livre la voix de Daniel, presque ses inflexions, son charme, sa souriante fermeté.